L'agoraphobie

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Un exemple de témoignage d’un peur intense éprouvée dans un lieu public :

« Un jour comme les autres, j’ai ressenti de violents vertiges, un mal au cœur et je me suis mise à transpirer énormément. J’ai tout de suite pensé que j’allais mourir… Pendant les mois qui ont suivi j’ai eu ces mêmes symptômes qui apparaissaient brutalement, je ne savais pas ce qu’il se passait. J’ai consulté des médecins et même un cardiologue mais il n’y avait rien, en tout cas rien de visible. Certaine fois j’ai  vraiment peur de faire un infarctus d’un moment à l’autre… c’est vraiment terrible et difficile à comprendre quand on ne l’a pas vécu soi-même. »

Ce que décrit cette personne est une attaque de panique ou crise d’angoisse aigue. Lorsque ce type de situation survient, c’est comme si le corps tournait à plein régime : les glandes surrénales envoient des hormones de stress dans le sang, le foie libère du sucre, la tension artérielle augmente, l’estomac et les intestins se contractent… cette hyperactivité du système nerveux provoque l’ensemble des symptômes perçus par le patient.

Cette peur intense peut survenir dans diverses situations, par exemple dans un lieu public où l’on se sent sans défense et d’où il peut être difficile de s’échapper. Typiquement le métro, le train ou l’avion mais cela peut être dans une foule, un grand magasin ou sur l’autoroute… Les conséquences de cette peur peuvent rapidement devenir dramatiques pour l’individu comme en témoigne Laurence :

« Je me suis isolée de plus en plus, je n’allais plus au club de sport, je refusais les invitations et, bien que j’adore le cinéma, je ne pouvais plus y aller. Mon quotidien est devenu une fuite en avant, y compris dans mon travail que pourtant j’aimais.  Je ne supportais plus les bruits et l’agitation, j’étais obligée de m’enfermer dans les toilettes plusieurs fois par jour. » Pour Eric, c’est le trajet qui pose problème : « pour mon travail j’étais obligé de me déplacer régulièrement dans tout Marseille et je devais parfois monter à Paris. Lorsque mon chef m’a proposé une promotion et que j’ai compris que cette promotion  m’obligerait à prendre plus souvent le train ou l’avion, j’ai refusé, prétextant que je voulais rester proche de ma famille. La vérité, c’est que j’étais terrorisé et je craignais que mes collègues finissent par s’en apercevoir. »

Progressivement la personne phobique se replie sur elle-même, ne peut plus sortir et évite certaines situations au risque qu’elles se généralisent jusqu’à plus pouvoir sortir du tout.

Les origines de la peur

Les phobies modifient le système de neurotransmission dans le cerveau. Un IRM du cerveau d’une personne phobique révèle une activité importante en cas de peur dans le siège des émotions, de la mémorisation et celui du contrôle du comportement, un réseau qui se régule mal chez les phobiques… Cela s’explique, entre autre, par des changements génétiques : certains systèmes de neurotransmission sont impliqués dans la perturbation de réseaux cérébraux lors de l’apparition d’une phobie. Plusieurs gènes semblent responsables de la peur : 50% des risques de phobie pourraient être détectables dans le génome, toutefois les gènes à risques  ne sont dangereux que dans certaines combinaisons…

Mais la génétique n’est pas tout, l’environnement compte également pour une part importante dans l’origine des phobies. Les enfants apprennent que plusieurs situations peuvent être dangereuses et cet apprentissage se fait par imitation : la frayeur des parents va programmer les circuits de la peur chez l’enfant. Ces mêmes circuits enregistrent les réactions prudentes et contrôlées des parents (faire attention, mais pas de panique !).  Une phobie peut donc se transmettre d’un parent à l’enfant, par imitation.

La création de la phobie

Que ce soit pendant l’enfance ou au cours de la vie, on apprend par l’expérience ce que l’on doit craindre. Mais dans certaines situations anxiogènes, l’émotion ressentie est si intense qu’un nouveau circuit de peur se forme dans le cerveau. A chaque fois que le circuit est activé (dans le métro par exemple), le cerveau sonne l’alerte et déclenche une réponse comportementale à la peur : augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle notamment. Le corps semble perdre les pédales, l’individu ne sait plus ce qui lui arrive et pense qu’il va faire un infarctus ou bien étouffer. Face à de tels symptômes, on est prêt à tout pour éviter une autre crise et c’est le cercle infernal qui se met en route.

Se guérir de ses peurs

Pour se débarrasser de ses peurs superflues, le cerveau doit remplacer le circuit correspondant par un nouveau système. Pour cela, le cortex va diriger le nouvel apprentissage, par exemple en apprenant qu’il n’y a pas de risque de mort dans telle situation. Le cortex réévalue le signal et efface progressivement le circuit. Ce processus peut parfois être accéléré par certains médicaments.

C’est cette « reprogrammation cérébrale » que l’on fait en TCC. Cela consiste donc à réévaluer ses peurs avec le thérapeute puis apprendre à s’y confronter progressivement jusqu’à extinction des symptômes de peurs. Suivant l'intensité et la nature de la peur, cela peut prendre entre 15 et 20 séances qui se répartissent sur une période de 3 à 6 mois au cours desquels je vous aide, en situation, à affronter vos peurs.